Pourquoi faire réécrire un manuscrit avant son auto-édition ?
La réécriture de manuscrit, un art méconnu...
Vous avez fini la rédaction de votre manuscrit et vous comptez l’auto-éditer grâce à une société proposant un service d’autoédition ou via une maison d’édition (contrat à compte d’auteur) ? En tant que spécialiste de l’écrit, je vous recommande vivement de ne pas négliger la phase de réécriture avant d’imprimer et de faire publier votre livre. Et ce afin de mettre toutes les chances de succès de votre côté. En effet, ma longue expérience en tant que journaliste rédactrice et journaliste éditrice puis comme prête-plume depuis 2017 m’a appris que retravailler un manuscrit « à froid » est indispensable si l’on veut avoir la garantie d’un texte de qualité. C’est-à-dire clair, sans fautes, mais aussi et surtout : agréable à lire.
Lorsque l’on écrit un roman, une biographie ou un autre type de livre relatant, par exemple, un savoir-faire ou un savoir-être, il est tout à fait possible d’effectuer soi-même la relecture et la réécriture. Néanmoins, selon moi, rien ne vaut un regard extérieur qui permettra de déceler de façon objective les incohérences, de modifier si nécessaire la structure du livre, d’en clarifier des passages, d’en couper ou d’en développer d’autres. Ou encore de mieux coller à la ligne éditoriale de l’éditeur que l’on souhaite démarcher si l’on espère une publication. Donc un contrat d’édition en bonne et due forme.
L’amélioration du fond et de la forme en vue de se faire éditer
Quand je retravaille un manuscrit, je le relis plusieurs fois. Je dis souvent que j’applique « plusieurs couches » de réécriture. Au fur et à mesure de mes relectures, le travail du texte sur le fond s’estompe au profit de celui sur la forme. Mes derniers « passages » sont ainsi consacrés au style, au rythme, une fois que les questions de sens ont donc été « réglées » et que tout est parfaitement intelligible.
En tant que lectrice, et cela me vient de mes années-théâtre, j’adore que l’on me raconte une histoire. Quand le texte m’est comme « adressé » directement et que j’entends la voix de l’auteur. C’est ce rendu « oral » (même s’il est en réalité très travaillé pour être obtenu à l’écrit), ce naturel, que je recherche quand je réécris un livre. Les personnes avec qui je travaille sont ravies de la transformation de leur texte. Elles le reconnaissent toujours comme le leur mais en « mieux ». En plus « fluide » et plus « beau » ! Il est important de faire cette « mise en beauté » de son écrit avant de se précipiter chez un imprimeur ou d’essayer de trouver un éditeur.
Un rendu convaincant pour augmenter ses chances de faire publier son livre
J’apprécie particulièrement la réécriture, j’en fais d’ailleurs sur mes propres textes. Tout comme la majorité (je crois) des auteurs, y compris ceux qui ont déjà un éditeur traditionnel. Selon vous, pourquoi la rédaction d’un livre prend-elle plusieurs mois d’écriture à un écrivain ou à une écrivaine ?
C’est gratifiant de contribuer à améliorer et embellir un texte. Un peu comme une peinture dont on sent à un moment donné qu’il n’y a plus rien à enlever ni à ajouter. Qu’elle se « défend » de toute intervention supplémentaire de votre part !
Si votre manuscrit, que ce soit une biographie ou un premier roman, est sélectionné par l’un des nombreux éditeurs existants, celui-ci effectue en général lui-même ce travail de réécriture. Il vous propose voire vous impose alors des changements. Cependant, quand on est un parfait inconnu qui n’a pas encore été édité et que l’on débute, il est très difficile de se faire publier par une maison d’édition classique. Cela arrive, mais rares sont celles et ceux qui réussissent à convaincre un éditeur ou un comité de lecture.
Quid des droits d’auteur pour une prestation de réécriture ?
Aussi, l’autoédition est une bonne alternative pour vous faire connaître et publier votre livre. Et, qui sait, si vous avez du talent, un éditeur pourra peut-être vous repérer et vous faire « signer » un contrat à compte d’éditeur ? Si vous souhaitez que votre livre numérique et/ou papier dépasse l’audience de vos proches et se retrouve, pourquoi pas, dans les rayons de votre librairie, je ne saurais que trop vous recommander de recourir à un prête-plume pour le réécrire en amont. Et en assurer le travail éditorial. J’aime autant réécrire qu’écrire. Pour moi, la réécriture est d’ailleurs ni plus ni moins qu’un autre genre d’écriture…
En cas de publication chez un éditeur traditionnel, la réécriture en général ne donne pas lieu à des droits d’auteur pour le prête-plume, mais il existe une exception : lorsque la réécriture est conséquente. Par exemple, si la construction du livre est totalement remaniée, s’il s’agit davantage de coécrire que de réécrire, si le ghostwriter amène des idées neuves au manuscrit, du contenu rédactionnel important qui en modifie la nature. Personnellement, après étude du manuscrit, je précise toujours dans le contrat les droits d’auteur demandés, s’il y en a.